L'Inde, un continent, une civilisation, un cinéma, un monde fascinant.

Au delà du kitsch bien connu du cinéma indien, le folklore et l'exotisme, les couleurs et les contrastes les plus saisissants, l'Inde nous donne l'occasion de voir l'image de l'humanité dans sa spledeur et dans sa laideur.


Chak de India































Il n'y a pas le bien d'un côté et le mal de l'autre; ce sont l'endroit et l'envers de l'Homme. Capable du meilleur comme du pire.





Le blog est à ses débuts et sera enrichi continuellement de mes articles. Je vous prie d'être infulgents avec mes tentatives. C'est un travail passionnant, mais il faut trouver le temps nécessaire, chose n'est pas facile.

N'hésitez surtout pas à me laisser vos commentaires, vos impressions. Vos remarques, critiques, et suggestions sont les bienvenues.

Merci pour votre visite.























































Les codes de bollywood

Les codes de bollywood

Ces codes sont déterminés arbitrairement, c'est à dire avec ma sensibilité. Il y a donc, je l'avoue, beaucoup de subjectivité. J'use de beaucoup de liberté dans l'interprétation des filmi, mais je reste quand même dans le cadre de la culture et la civilisation indienne.

La définition de Bollywood doit avoir un sens bien précis. Les films répondant à cette définition ne sont pas seulement des divertissements.

Il y a des chefs-d'oeuvre à voir absolument, tant de point de vue musicale que cinématographique.

Je trouve le jugement de Satyajit Ray sur le cinéma Bollywoodien est trop sévère, bien sûr il ne l'a pas apprécié.







mercredi 2 mai 2012

Dacaït


Dir. Rahul Rawail

Acteurs : Rakhee Gulzar, Meenakshi sheshadri et Sunny Deol.
Musique : R.D. Burman
Parole : Javed Akhtar






Mention spéciale pour le rôle et la performance de Rakhee Gulzar
































C'est un film que j'ai très bien aimé. Une vraie émotion, plus proche de la réalité, même s'il garde les codes de Bollywood. Un film que je revois souvent.

Dacaït ou dacoït, en hindi डकैत en urdu ڈکیت, en bengali, d'autres termes se rapprochent du même phénomène Thugs, Thags ou Thagîs




Le film prend le parti des dacoïts,


au contraire des autres films et notamment Sholay (शोले).




Le ton est donné dès le début du film, que l'on peut qualifier de film engagé. L'introduction, un paysage aride et des montagnes hostiles de la vallée de Chambal et la voix off citant les noms de célèbres dacoïts y compris la femme dacoït Phoolan Dévi.

Il montre l'abus et le despotisme des propriétaires, la terreur par laquelle ils soumettent les paysans. La corruption de la police au lieu de servir la paix public et la sécurité de tous,



elle use de son pouvoir de coercition au service des terriens contre rétribution bien sûr.








 Le prix varie en fonction des missions, l'emprisonnement ou la torture n'ont pas le même prix que le meurtre maquillé en affrontement avec des bandes armés, dacoïts. Tout est possible à cette police qui sait monnayer sa force et la légalité que lui donne la loi, capable de meurtre d'une personne ou plusieurs, disparition de preuves ou leur fabrication de toutes pièces. Et les victimes soit elles sont poussées aux silences sinon leur malheur n'en sera que plus grand ou de leur faire miroiter une justice qui n'existe pas en leur extorquant de l'argent, il n'y a pas de petit profit pour cette police vorace et barbare. Le film nuance le tableau par l'intégrité d'un officier qui fait de son mieux pour comprendre les villageois et de rendre une justice intègre.




La famille a déjà été endeuillée par l'assassinat du père. Mais voilà que le sort s'acharne sur la quasi totalité des membres de la famille qui ne demande que vivre paisiblement en travaillant son lopin de terre.



lundi 19 décembre 2011

Insaf Ka Tarazu

Insaf Ka Tarazu


Acteurs : Zeenat Aman, Raj Babbar, Deepak Parashar, Padmini Kohlapure et Dhamendra par une apparition très courte au début du film.

Voici un bollywood qui ne respecte pas les codes habituels. J'ai bien apprécié la prestation de Zeenat Aman. Une des rares actrices indiennes, avec beaucoup de talent et de courage pour jouer un rôle qui n'est pas facile.

L'histoire est un remake du film américain Lipstick sorti en 1976.







Il est adapté aux moeurs indiennes et à sa culture.



Mais le fond reste le même : le viol et la difficulté pour la victime de se faire entendre, souvent prise pour menteuse, ou pire une femme facile ayant consenti ou provoqué la relation sexuelle dont elle se plaint par la suite.



 Le film américain est beaucoup plus direct et explicite quant aux scènes du viol et aux sévices subis par la victime. La même histoire a servi pour le film telugu : Edi Nayanam Edi Dharmam

la nouveauté est le traitement des rapports enfants-parents.

Le fiancé affirme son soutien à sa fiancée et refuse de la quitter à la demande de sa famille.

Celle-ci trouve qu'elle a perdu son honneur et qu'une mésalliance risque de ternir la respectabilité de la famille et surtout faire fuir les prétendants qui se présentent pour sa soeur.





samedi 17 décembre 2011

Alaap


Avec Amitabh Bachchan, Rekha, Farida Jalal, Asrani, Om Prakash, A,K, Hangal.
Musique de Jaidev.

Le film s'éloigne des codes bollywodiens. Notamment pas de séquences dansantes, pas d'histoire de héros et d'héroïne exceptionnels.

C'est l'histoire de la révolte d'un jeune homme contre l'injustice et l'indifférence face à la pauvreté extrême, quand on a pas de quoi se nourrir et nourrir les siens. Mais c'est une révolte à son niveau. Cela rappelle l'attitude de Mahatma Gandhi. C'est la désobéissance calme et sereine, sans remous et sans péripétie.

L'histoire tourne autour du conflit entre le père et le fils (Alok) sur le choix de ce dernier pour la musique, il souhaite en faire sa profession et vivre pour la musique et avec la musique.
Le père un avocat veuf très autoritaire. Toute la famille le craint. Celle-ci est composée de deux fils, Alok et Ashok, la femme de ce dernier Geeta.


Son père lui impose de se préparer à une carrière d'avocat. Sans pouvoir dire un non franc, il suit son instinct et va à la recherche d'une ancienne courtisane Sarju Bai Banarswali.


Pour ramener son fils au « droit chemin », le père n'hésite pas à prendre une affaire pour expulser la courtisane de chez elle. Cela a rendu le fils amer et sans confronter directement son père, il utilise l'argent que celui-ci lui a donné pour acheter une carriole et un cheval et décide de faire cocher comme métier. Ceci a précipité la rupture entre le père et le fils. La famille est déchirée.
Alok est quelqu'un de sobre, calme et très sûr de lui et de ses convictions.



Il aime bien sa femme. Le bonheur ne tient pas à grand-chose, il suffit de ne pas courir derrière des futilités.





Le déroulement du film et le mouvement de la caméra rappelle Pakeezah. Comment se révolter contre un père dominateur sans provoquer la rupture et malgré l'amour pour lui.
La fin du fim est triste.

La chanson du générique est très belle.


vendredi 16 décembre 2011

Bombay to Goa


Amitabh Bachchan et autres :Aruna Irani, Shatrughan Sinha, Mehmood, Kishore Kumar, Agha, Lalita Pawar.

1972+Bollywood+Poster+BOMBAY+TO+GOA+Amitabh

Divertissement sans plus.
Un bus roulant vers Goa, des passagers avec des profils « types »  pratiquement de toutes les composantes (les plus importantes et représentatives) de la société indienne.

Spécificité de la nudité des hommes sans complexe, la proximité corporelle entre les hommes (culturellement impensable en occident et surtout publiquement et entre inconnus).
Posted Image

Le peu d’intérêt pour la beauté physique en dehors de l’héroïne du film (elle est toujours choisie pour sa beauté et la clarté de sa peau).


Le thème : mariage arrangé . Souvent (pour ne pas dire toujours) présenté comme le bon moyen pour la durée et la stabilité de la cellule familiale, et la pérennité des traditions ancestrales. Par ailleurs, le devoir doit l'emporter sur l'égoïsme et l'individualité. Ne pas perturber l'ordre social, qui fait partie de l'ordre universel et cosmique.
L’amour vient assurément avec le temps, par le respect et l’intérêt que porte les époux l’un l’autre, aux enfants et tous les membres de la famille élargie.
Autant dire que le message du film ne déroge pas aux codes bollywoodiens.
Le mariage basé sur l’amour et la passion suscite de la méfiance, puisque ces sentiments qui peuvent s’opposer au devoir, sont nuisibles au bien être de l’ordre des choses. La passion et l’individualité sont ainsi à l’opposé de l’intérêt général et le dévouement aux parents, aux traditions. Quand on fait les choses par devoir, cela rassure et la versatilité et les changements liés aux sentiments n’ont pas d’emprise sur les prises de décision.

Ce genre d’histoire est-il tramé de manière à révéler que le choix des parents est judicieux, les enfants (tombent fatalement amoureux l’un l’autre) trouvent finalement l’amour sincère dans le partenaire choisi par les parents, ou se repentent quand ils découvrent que leur propre choix ne donne que des problèmes voire un désastre.

Ainsi, tout le monde est content. Mais le message essentiel, subliminal véhiculé pas ce genre de films, est que la tradition est au final bien faite et il ne faut pas la discuter.

Des scènes comiques avec Mehmood





voici une chanson du film : Dekha Na Haye Re

mardi 26 avril 2011

Satyam Shivam Sundaram

Satyam Shivam Sundaram


C'est le film qui m'a le plus envoutée. Je le trouve onirique, magique. La mise en scène, les chansons, l'histoire donnant le rôle principal à une femme( comme Damini), Rupa se bat pour son amour.
Un combat emprunt d'hésitation, de doute et beaucoup d'espoir.

Z. Aman est sublime en femme meurtrie dans sa chaire et son âme. Elle reste pourtant vivante, pleine de désire et d'envie d'aimer et d'être aimée.
On suit une jeune femme qui grandit en croyant que l'amour n'est pas pour elle et son corps et son âme le réclame de plus en plus avec le temps. La frustration, le manque est visible dans la chanson prière « Ishvar »



Elle se met à caresser la pierre noire (sous forme de phallus), c'est très suggestive, on dirait une fellation. Ou encore sous la chute d'eau, quand elle sent le désir pour Rajeev. Là aussi, elle est prise par un désir qu'elle n'arrive presque pas à maîtriser, il la dépasse, elle sort de sa cachette pour toucher le dos de Rajeev comme si elle touche queque chose de sacré, à l'identique des caresses prodiguées dans le chant dévotionnel d'Ishvar. R. Kapoor nous signifie manifestement que l'amour passion est une sorte de mysticisme, rares sont ceux qui le découvre et le vivent. Un état qui dépasse l'individu dans le quel il ne maîtrise plus rien.
Z. Aman est excellente dans son jeu.

De l'acceptation à la ruse, le doute et au final une colère et une indignation qui font réagir les éléments de la nature...


Raj Kapoor était excellent comme metteur en scène. Il a bien dirigé ses acteurs. Les scènes et la cinétique sont d'un talent rare. En effet, conjuguer la poésie, et le cinéma n'est pas chose facile.
Pour moi c'est un film poème, à la gloire de l'amour. Tout au long de sa vie professionnelle, R. Kapoor cherchait à rendre une relation amoureuse au-delà de physique. Il ne décrit pas un amour platonicien. La chaire réclame son droit. Mais l'amour passion transcende les corps, l'enveloppe charnelle des esprits et des âmes.
Cette histoire a eu un début dans Aaj, où c'est l'homme qui a subit l'épreuve du feu, le même destin d'être touché dans sa chaire par le feu.



Rajeev, quant à lui, c'est l'homme qui tombe amoureux d'une voix avant de voir sa propriétaire. Ce thème revient souvent dans les filmi (Notamment chez R. K. dans Mere ganga)
Il court derrière l'illusion, même après qu'il s'est marié, laissant une femme l'aimant, l'adorant, toujours à la recherche d'un mirage. Un spectre insaisissable.
Ce qui est étonnant, c'est qu'il passe devant Rupa par au moins trois fois sans la regarder ou la remarquer.
La première fois, à son arrivée à la gare. On voit Rupa assise devant son étalage de fruits et légume,elle soupire à sa vue. On aimerai bien savoir à quoi elle pense pour soupirer ainsi.
La deuxième fois, pendant l'inauguration du barrage, il passe devant elle et monte l'estrade des invités.
La troisième fois, il redescend de l'estrade sans la remarquer.

Et même après son mariage, il la rejette et faute de la répudier ou la divorcer, il l'ignore et l'informant qu'elle n'aura rien de lui, ni amour ni respect. Il a eu même de dégoût pour elle. On dirait qu'elle allait le contaminer par ses cicatrices.
Mais comment se pouvait-il qu'il soit le père quand on lui annoncera qu'elle est enceinte? Il devient fou furieux. Et renie sa paternité devant les gens du village et le père de Rupa choqué par l'évènement.

Lors de la tempête, on dirait une tempête du siècle, il parcourt dans tous les sens à la recherche à la recherche de sa bien aimée.
Soudain, il entend sa voix, cette voix qu'il a tant aimée, celle qu'il a tant aimée, sans pouvoir jamais voir entièrement son visage. Il court dans le sens opposé de la file de paysans en exode sous une pluie diluvienne, Rupa se lève à sa vue et se penche vers lui, la regarde et continue son chemin à la recherche de sa maîtresse, pour trouver celle qui prie d'une voix magnifique.